L’Efficacité énergétique dans le secteur des bâtiments

L’Efficacité énergétique dans le secteur des bâtiments

Les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels (CI) représentaient, en 2022, 32 % de l’énergie finale du Québec (14% pour le CI, 18% pour le résidentiel) et, représentaient 10% des émissions de GES du Québec. Les filières de production d’énergie non renouvelables avec combustion (gaz naturel, mazout léger, mazout lourd, propane) (hors biomasse solide) comblent encore 14% de la consommation d’énergie dans le secteur résidentiel (40% pour le CI) (Source: État de l’énergie au Québec, HEC, 2022). Dans l’agglomération de Montréal, ce chiffre reste équivalent pour le secteur CI mais monte à 27% pour le secteur résidentiel (Source : Document de consultation – Feuille de route Vers des bâtiments montréalais zéro émission dès 2040 – (novembre 2022)).

Pour parvenir à réduire cette consommation et les émissions de GES en lien avec l’opération des bâtiments neufs et existants, plusieurs actions sont envisagées:

  • une électrification des usages chauffage des espaces et chauffage de l’eau encore dépendants du gaz, en passant par l’installation de systèmes mécaniques performants (thermopompes, accumulateurs thermiques, réseaux thermiques urbains, chauffe-eau solaire PV)
  • une stratégie d’efficacité énergétique des systèmes de conversion d’énergie et de transport;
  • une amélioration de l’enveloppe des bâtiments;
  • une stratégie de sobriété, comme par exemple une diminution de la consommation d’énergie lors de la pointe hivernale;
  • une augmentation de la production d’électricité et d’énergie renouvelable.

A titre d’exemple, la construction d’un bâtiment écoénergétique est beaucoup plus abordable qu’on pourrait le penser. Les surcoûts OPEX pour un client dont les besoins en chauffage seraient comblés par la biénergie en 2022 sont en moyenne 5,5 à 8,5 % plus cher et peut aller jusqu’à 17 % plus cher, par rapport à un système de chauffage électrique efficace avec gestion de la pointe (accumulateurs électriques).

Parmi les solutions mécaniques citées plus haut, la thermopompe (notamment, air-air) est la technologie d’avenir, notamment pour les bâtiments résidentiels/commerciaux/institutionnels. Différents axes de recherche sont aujourd’hui à l’étude pour améliorer leur performance et leur empreinte environnementale :

  • Leur fonctionnement par temps froid. La performance de ce type de système diminue beaucoup à très basse température. La thermopompe est conçue pour s’arrêter et laisser les chaudières d’appoint, les convecteurs électriques au point de bivalence ou les résistances électriques, placées en sortie du condenseur, prendre le relais. C’est pourquoi se développent des « Cold Climate Heat Pump » pouvant répondre à la charge de chauffage pour des températures allant jusqu’à -25 C.
  • Les fluides réfrigérants. Aujourd’hui, une alternative serait les pompes trans-critiques qui utiliseraient du CO2 comme réfrigérant, dont le pouvoir de réchauffement est de 1 par convention. D’autres réfrigérants comme l’isobutane ou l’ammoniac sont désormais disponibles sur le marché.
  • Leur flexibilité opérationnelle. Il existe maintenant des pompes à chaleur à air à vitesse variable qui sont conçues pour faire varier la capacité du système afin de mieux répondre à la demande de chauffage/refroidissement à un moment donné. Cela permet de maintenir une efficacité maximale en tout temps, y compris par temps doux, lorsque la demande du système est moindre.

Les économies résultant de cette mesure sont majeures dans un bâtiment ayant d’importants besoins de chauffage et peu de chaleur interne à récupérer. L’efficacité de ce type de système est inférieure à celle de la géothermie, mais son coût est bien moindre, en raison de l’absence de puits géothermiques. Mais attention, remplacer un système de chauffage par une thermopompe ne peut se faire sans un minimum de précaution. Pour le cas des bâtiments dont la charge de chauffage est assurée par une chaudière au gaz, la pertinence de cette substitution va essentiellement dépendre du régime de température des émetteurs et de l’isolation de l’enveloppe. Les thermopompes basse-température sont incompatibles avec des émetteurs dont le régime de température est supérieur ou égal à 55C.

Pour l’instant, il sera difficile de voir leur utilisation dans les procédés industriels pour des questions de coûts (leur prix des machines seules se situant entre 7000 et 20 000 CAD (selon le versus tonnage et l’efficacité énergétique), de performance (leur COP ne dépassant rarement 2) et de régime de température.

Dans le sens de faire de l’efficacité énergétique un élément majeur de la transition énergétique, deux mesures viennent d’entrer en vigueur au cours des deux dernières années :

  • Le Canada, se dote, depuis le 28 décembre 2021 et après une période transitoire de 18 mois, d’une mise à jour du Chapitre I.1, Efficacité énergétique du bâtiment, du Code de construction du Québec (CNEB 2015 modifié). Les travaux de construction des grands bâtiments d’habitation, bâtiments commerciaux, industriels et institutionnels, ainsi que les bâtiments à usage mixte devront être exécutés conformément aux nouvelles normes écoénergétiques.
  • Précédée d’une consultation publique, la Ville de Montréal a lancé sa Feuille de route Vers des bâtiments montréalais zéro émission dès 2040. Des mesures importantes seront appliquées pour faire en sorte que le parc immobilier Montréalais atteigne sa cible zéro émission de GES opérationnelle d’ici 2040.

Vous avez des projets qui touchent l’efficacité énergétique en lien avec l’opération des bâtiments ou l’efficacité énergétique en générale.

Contactez-nous!

Scroll to Top